A la Ferme de Justau samedi 22 avril c’était le chantier « Tonte ». Une organisation à toute épreuve, que Chantal la propriétaire des lieux maitrise depuis de nombreuses années. Déjà avec son père Vincenté Guillen, berger éleveur dans le village de Gouaux de Luchon. Mathieu du groupe Arredalh « Un pais de goelher », qui chante le métier de goelher (berger) Vincenté n’est autre que le grand-père maternel de Mathieu.
Même les vaches se posent des questions !
Chaque année, il faut tondre les brebis, les préparer à la montée aux estives, « tailler les ongles », nettoyer, désinfecter les pieds, pour amoindrir les risques de « piétin ». Cédric et Jean-Marc sont chargés de récupérer les bêtes, en les pêchant à l’aide du « gancho » (houlette) dans l’enclos où elles sont coincées, serrées les unes contre les autres, plus elles suintent, plus la laine se tond facilement. Equipés de leurs tondeuses les hommes, à l’entrée de la bergerie, mettent chaque bêtes assises à leurs pieds, le coup de main est précis, la laine se pose au sol comme un gilet, à la sortie de la tondeuse électrique. La bête libérée de sa toison, se jette droit devant rejoindre ses congénères, qui pâturent alentours.
Aïe ! Guy, le papa de Mathieu vient de lâcher la bête sans lui faire les pieds !..
La laine,
La laine est stockée, sans ménagement dans un coin de l’étable, il fut un temps où il existait une filière de traitement et de valorisation de la laine des moutons des Pyrénées, ce n’est plus le cas..! Chantal Guillen : « Je serai tout à fait d’accord de participer à une chaine de valorisation de la laine des brebis, aujourd’hui cette filière n’existe plus..! Nous devons tondre les moutons, pour éviter qu’ils n’aient pas trop chaud l’été, enlever la laine permet d’enlever les parasites présent dans la toison et donc d’assainir le troupeau. La tonte est le moment idéal pour surveiller l’état de santé des bêtes. »
Il y a du monde chez Justau, après la corvée de tonte, tout ce beau monde partage le repas. Chantal et Mathieu ont invités des amis des quatre coins du Comminges mais aussi de Bigorre et du Béarn, les chanteurs du groupe « natseipas » ont tenu à participer, venus de leur vallée d’Ossau. Chacun participe même modestement, tous et toutes entonnent les chants du répertoire Pyrénéen où le pastoralisme et la montagne ont une place prépondérante. .
Après, dans quelques jours, ce sera le marquage des bêtes, la marque de l’élevage, ici : MB + la croix Occitane, en rouge, sur le cou de la bête. Le bélier aura sa propre toison, avec des parties de laines maintenues, proprement taillées, pour la beauté de l’animal, mais aussi pour le protéger des coups dans les rixes ovines. Fin mai ce sera la transhumance, à grand bruits d’esquerres et de trucs (sonnailles) vers le massif du Burat au-dessus de Gouaux de Luchon. La bergère Julia venue d’Ariège et ses chiens surveillerons, les 1200 brebis, jusqu’au mois d’octobre. Chantal fera souvent le va et vient pour s’informer de l’état du troupeau et puis c’est un plaisir pour elle de passer quelques heures à la cabane du Mouscadet. Elle en profite pour contrôler l’état de ses 10 vaches qui elles aussi passent l’été sur les pâturages dans les contreforts du Burat et de Bacanère. Comme chacun des agriculteurs éleveurs en montagne, elle retournera au travail des fenaisons une bonne partie de l’été.
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