Last updated on 3 janvier 2023
À Comanesti, une ville du nord-est de la Roumanie, comme dans d’autres localités de ce pays d’Europe orientale, on grogne chaque année entre Noël et le jour de l’An en envahissant les rues pour chasser les mauvais esprits.
Plusieurs troupes rigoureusement sélectionnées par la municipalité s’élancent, offrant un spectacle bruyant et chamarré aux visiteurs.
Derrière les pancartes égrenant le nom des villages d’origine des participants, dont les plus expressifs reçoivent des prix, les visages sont ceux de jeunes gens, parfois même d’enfants: ils ont entre 8 et 30 ans, rarement au-delà.
Les précieuses fourrures incluent les pattes du plantigrade, ses griffes, tout comme sa gueule menaçante.
«Quête identitaire»
En Roumanie – un pays qui abrite plus de la moitié de la population européenne d’ours bruns –, ces animaux qui sont aujourd’hui protégés, mais menacés par la déforestation, symbolisent la force et le courage.
Cette tradition aux racines préchrétiennes, particulièrement vivaces dans cette région qui les met à l’honneur, est préparée dès l’automne et devient au fil des ans une aubaine touristique toujours plus importante.
«Ces parades connaissent une renaissance depuis 2007 et l’entrée dans l’UE», selon l’anthropologue Valer Simion Cosma.
Dans un pays de 19 millions d’habitants en proie à un exode de sa population, «la jeunesse s’en est saisie comme d’une quête identitaire», alors que, jusque-là, «son intérêt culturel était orienté vers l’extérieur» et «le folklore considéré comme passé de mode et réservé aux générations précédentes», observe-t-il.
Près de six millions de Roumains vivent à l’étranger et lorsqu’ils reviennent pour les Fêtes, ils veulent perpétuer en famille les coutumes locales.
Tiré de l’Article du Journal de Montréal : https://www.journaldemontreal.com/
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