Lo primtemps qu’ei arribat

Dans le dernier Mot deu Mes, Vincenç Claverie ─ du CFP’Òc Aquitània ─ nous présentait le joli verbe « marçolejar », faire un temps de mars, giboulées comprises.

Le printemps a également son petit verbe pour décrire le temps qu’il fait quand il s’annonce : « primtanejar » (les bigourdans du Lavedan disent « primaberejar »). Demain sera printanier, « primavèr » ou « primtan » .

Mes avisatz-ve ! Attention, ne nous réjouissons pas trop vite, nous ne sommes pas encore à l’abri de quelque déluge. Mais nous avons passé le plus dur : « Març e marcilhon qu’an passat, ni bueu ni vaca non m’an costat »  (la fin du mois de mars et l’équinoxe de printemps étaient une période réputée néfaste pour le bétail).

Et puis quelques giboulées tardives n’ont jamais fait de mal à personne : neige de printemps, pour la terre vaut fumier. « Març ventós, abriu ploginós, hèn lo paisan gaujós ! » 

Vous le voyez, le gascon regorge d’expressions, dictons ou proverbes pour exprimer cette inconstance météorologique. Le français dit « En avril, ne te découvre pas d’un fil ». Le gascon lui répond « En abriu, non deishes lan tà préner hiu » .

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Ua lenga imatjada 

Alors, comment dit-on « printemps » chez nous ? Tout simplement « lo primtemps » (avec deux « m »), ou « la prima », ou « la primavèra » . L’association Cultura de Noste n’organisait-elle pas « Dancem la Primavèra » il y a peu à Saint-Boès ?

Quant à la primevère ─ la plante ─ nous la traduisons par « la primauguèra » ou, selon les espèces « la crebaròla » ou « la cogòla » . Mais nous n’êtes pas sans savoir que la lenga nosta se délecte d’expressions encore plus imagées. Et là, c’est un véritable bestiaire. C’est ainsi que la primevère est aussi appelée « « uelh de harri » (œil de crapaud), « aurelha d’ors » (oreille d’ours) ou encore « pishacan »  (chien qui pisse). Ce mot « pishacan » est aussi le doux sobriquet dont on affuble quelqu’un de désagréable, lésineur ou mesquin, désœuvré voire coureur.

Lucien Espouy Écrit par :

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